À la mi-novembre 2023, la présence d'un pesticide dans l'eau du robinet de plusieurs communes autour de Caen (Calvados) avait été dévoilée. Où en est-on deux mois plus tard ?
Le 13 novembre 2023, le syndicat Eau du bassin caennais a dévoilé la présence de pesticide retrouvé dans l’eau du robinet de plusieurs communes de l’agglomération, autour de Caen (Calvados).
« Une vraie mobilisation pour baisser les teneurs de ce pesticide »
Un peu plus de deux mois plus tard, en ce mois de janvier 2024, où en sont les analyses ?
Depuis le départ, nous jouons la transparence sur cette problématique avec un comité de suivi qui s’est déjà réuni à quatre reprises. Au niveau local, il y a une vraie mobilisation d’Eau du bassin caennais qui effectue des dilutions de son eau pour baisser les teneurs de ce pesticide.
Les communes du nord de Caen plus touchées
En novembre dernier, le syndicat Eau du bassin caennais, qui couvre 103 communes autour de Caen et dessert 340 000 personnes en eau potable, avait fait savoir à ses usagers qu’un « métabolite de pesticide » (des sous-produits de la dégradation d’un pesticide dans l’environnement) appelé « chlorothalonil » avait été retrouvé dans l’eau distribuée sur le territoire. Surtout sur les territoires du nord de Caen, comme les secteurs de Thaon, Anguerny, Cairon-Lasson-Rosel, Saint-Contest, Rots-Bretteville l’Orgueilleuse, Carpiquet et Sannerville, avec des taux supérieurs à 3 microgrammes par litre d’eau.
Un pesticide qui n’est plus commercialisé
Ce pesticide n’est plus commercialisé mais a été utilisé sur différentes cultures (céréales, betteraves, pommes de terre) durant des années. « Avant, on ne mesurait pas ce pesticide » expliquait à Liberté Caen Nicolas Joyau, président d’Eau du bassin caennais en novembre. « Cela ne veut pas dire qu’il n’était pas présent avant ». Faut-il s’inquiéter ? Doit-on passer à l’eau en bouteille ?, se demandent des habitants.
Pour l’instant, l’ARS n’a pas établi de cas de restriction d’eau, car à l’heure actuelle ce pesticide fait l’objet d’études par l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) sur sa toxicité ou pas.
« On attend de lever cette incertitude » : les résultats attendus au premier trimestre 2024
Attendus fin 2023-début 2024, les résultats des nouvelles expertises de l’ANSES et du HCSP (Haut Conseil de la santé publique) pour répondre aux besoins de connaissances scientifiques n’ont toujours pas été rendus. « Au niveau national, on attend de lever cette incertitude », sait Thomas Deroche, le directeur de l’ARS Normandie. « C’est un sujet tout neuf et notre capacité à détecter ce pesticide est plus rapide que les résultats de nouvelles expertises ».
Le directeur de l’ARS Normandie précise que les résultats de ces expertises de l’ANSES sont attendus « au premier trimestre 2024« .
On est sur de l’incertitude, nous ne sommes pas là pour dire des choses rassurantes ou inquiétantes. Notre objectif est de réduire les teneurs de ce pesticide dans l’eau. Les expertises nous permettront de déterminer si la dilution effectuée est suffisante ou s’il faudra prendre d’autres mesures.
Affaire à suivre donc.
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